Ma retraite à ...
J’ai, par curiosité, demandé à connaître mon relevé de carrière auprès de la CNAV.
Bien m’en a pris.
Je viens donc d'avoir accès à mes droits pour la retraite, histoire de faire un peu le point sur mes années de travail et mes cotisations ici et là lors de mes différents jobs d’étudiante.
Bon, ceux-là, c’est peanuts pour les trimestres de retraite. Mais à 20 ans, on n’y pense pas, à la retraite, n’est-ce pas. Alors, passons….
En tant qu'assistante maternelle, j'ai appris que j’ai tout simplement travaillé…. pour rien.
Moi j’ai donc bossé 3 ans pour des « pécarelles » c'est-à-dire des petites crottes là d’où je viens, car mes salaires étant en dessous du seuil de cotisation, aucun trimestre n’a été validé !
(En passant, le premier qui me dit que sa nounou lui coûte trop cher, je lui saute à la gorge !)
Bilan des courses, si je m’en tiens à ce calcul, il me faudra travailler, pour enfin la toucher cette fichue retraite, jusqu'à.... 72 ans !
Merveilleux non ?
Alors, si en plus on nous demande de travailler plus longtemps, dire que je vais crever au boulot n'est plus un euphémisme, mais une réalité.
Monsieur le Président merci donc de m’annoncer, qu’à 38 ans, il me faut non seulement renoncer à une retraite à 60 ans, c'est-à-dire dans 22 ans ! Mais en plus,
Faire le deuil de quelques années avec mon mari, tous les deux en amoureux pour de sympathiques vacances.
Ne plus espérer être une grand-mère attentionnée pour ses petits enfants que de toute façon je ne verrai pas, puisqu’au boulot tous les jours et une maman présente pour sa fille jusqu’à son dernier souffle, ce qui serai pourtant bien normal, puisque elle aura été mon oxygène toute ma vie durant.
Me résigner à ne pas m’investir un peu plus auprès de mes concitoyens, parce qu’à 75 ans, travail + bénévolat, c’est pas gagné avec les bobos dus à l’âge (parce que même si on est coriace dans la famille, y’a des limites, hein ?)
Pour finalement, ne pas pouvoir préparer mon départ en paix afin que mes proches n’aient pas à se soucier de tous ces tracas, couleur du cercueil, place au cimetière ou ce genre de connerie.
Alors monsieur Le Président, de grâce :
Vous qui vous targuez de parler sans détour, arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, et plutôt que de nous faire miroiter ces salaires mirobolants que nous devrions à vous entendre, percevoir à la sueur de notre labeur - vous savez ce « Travailler plus pour gagner plus » - et qui n’arrivent pas et qui donc, de toute façon, ne nous permettent pas de capitaliser un cent d’euro, ayez le courage de nous dire que nous sommes de retour au XIX° siècle.
Que nous sommes les Misérables d’un Monde qui privilégie ce Foutu Capital, c'est-à-dire, l’argent placé, déplacé, en flux tendu ou pas et qui rapporte plus à vos amis à qui vous faites cadeaux de plus de 15 milliards d’euros chaque année, que notre travail et notre dignité.
Entendez et prenez garde Monsieur le Président, on a vu en d’autres temps les Damnés de la Terre se lever, se relever !